5.12.11

Murs blancs peuple muet #5




"Vous ne direz pas que je me fais une trop haute idée du temps présent, et si malgré tout je ne désespère pas de lui, c'est que sa situation désespérée est précisément ce qui m’emplit d'espoir." 

Marx, lettre à Ruge, Mai 1843

26.10.11

Murs blancs peuple muet #4






Vous réjouissez-vous à la pensée du jour prochain où l’on pourra traiter comme des êtres humains les flics qu’il n’aura pas été nécessaire d’abattre sur place ?

Dans ce cas, vous avez compris que :

a) Le flic est le chien de garde du système marchand. Où le mensonge de la marchandise ne suffit pas pour imposer l’ordre, il sort casqué de la cuisse de la classe ou de la caste bureaucratique dominantes.

b) Sans compter le mépris qu’il se porte, le flic est méprisé comme tueur salarié, comme valet de tous les régimes, comme esclave professionnel, comme marchandise de protection, comme clause répressive du contrat économico-social imposé par l’Etat aux citoyens.

c) Partout où il y a Etat, il y a flics. Partout où il y a flics - à commencer par le service d’ordre des manifestations contestataires - il y a l’Etat ou ses ébauches.

d) Toute hiérarchie est policière.

e) Abattre un flic est un passe-temps pour candidats au suicide. Il ne faut s’y résoudre que dans l’autodéfense, dans le mouvement général de liquidation de tout pouvoir hiérarchique.

f) Le bonheur n’est possible que là où l’Etat a cessé d’exister ; où aucune condition de hiérarchisation n’en prépare le retour.

De fait, vous en avez assez du contrôle et de la contrainte, du flic qui vous rappelle que vous n’êtes rien et que l’Etat est tout, du système qui crée les conditions du crime illégal et légalise le crime des magistrats qui le répriment. Vous luttez déjà pour une harmonisation des intérêts passionnels (par la disparition des intérêts économiques et spectaculaires) et pour l’organisation des rapports entre individus par l’abondance des rencontres et la libre diffusion des désirs.

Raoul Vaneigem, Extrait du texte publié par l’Union générale d’éditions, 10/18, en 1974 "De la grève sauvage à l'autogestion généralisée"

4.10.11

Jeu Erotique #6

Les contraintes de notre ami Jacques avaient donné lieu au Diable Empourpré. Il nous fait le grand plaisir de jouer avec nous. 

Une salle de sport, 
une femme en fauteuil roulant, 
un gant de boxe.

Une perle à son poignet, elle observait sans y penser la goutte de sueur qui grossissait. Allongées sous la barre de traction, ses pensées s’écrasaient dans les tubes au néon. Elle s’efforçait d’observer, de répéter ses mouvements. Son corps, tous ses muscles tendus s’attendrissaient pourtant entre les plis de son short où elle gardait derrière ses lèvres le foutre de son homme. Elle s’arrêta.
Lui, à quelques mètres de là, immobile, les yeux clos, la nuque déposée, un gant de boxe glissé sous son crâne, mesurait avec plaisir son sexe diminuer, se dégonflant, se tordant entre l’image d’une beauté un peu vague et celle plus précise d’une limace éventrée.
Aussi, maintenant, tous les deux, dans un miroir sans reflet, sans un regard porté, ils s’imaginaient l’un l’autre, l’un ressentant l’autre.
Elle dit : « tu te souviens de mon accident » Ses membres en morceaux, sa chaire enfoncée.
Il chérissait ce corps qui revenait de l’enfer. Il pensait, mon bel amour tu as connu l’enfer.
Il s’approcha pour la saisir. Elle fit semblant de se crisper. Elle lui dit quelque chose. Un mot de passe, une clef. Son short arraché sec dans un souffle  rose et blanc, sa bite plus solide que jamais ouvre alors son beau trou du cul encore moite.
Ils rirent.


Un supplément

Ils allaient danser sur moi. Et moi je rêvais machinalement, j’avalais l’odeur de sel et de cuir qui fuyait de mes gants. Ils me surprirent. Je me croyais  seule dans la salle de sport. Je compris vite. Ils marchaient sur le même sol, un pacte entre eux était conclu. Déjà  leurs mains m’enlevaient du fauteuil roulant, je me laissais tomber, je ne résistais pas. Lui s’empara de mon dos, elle de mon ventre. Ils me mirent nu. Puis ils m’attaquèrent. Je ne sentais pas leurs dents, je ne sentais pas leurs langues courir sur mes cuisses et se rejoindre par moments, se toucher et repartir mais je sentais le sang qui tournait sous ma peau. Maintenant lui me prenait tandis qu’elle maintenait ma tête sous son cul et moi, malgré moi, je gonflais mon vagin autour de son sexe et poussais mon visage plus profond dans sa chatte. Alors que lui  venait, je sentais d’elle un liquide brûlant me dévorer les yeux et pénétrer ma bouche,Je m’étouffais, j’étais trempée d’urine.
Ils dansèrent  sur moi encore un peu, puis m’abandonnèrent.

28.9.11

Démocratie

Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
Aux pays poivrés et détrempés ! —
au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route !

Arthur Rimbaud
(Illuminations, 1873-1875)

27.9.11

Le préjugé de l'ordre

13 mai 1915

Parmi les différents préjugés qui parsèment les thèses des néomonarchistes, il en est un particulièrement nocif, c'est le préjugé comtien de l'Ordre.
Il est bien évident que « l'ordre » n'est pas simplement pour ses défenseurs, l'ordre matériel et ostensible, celui que maintient la police. Ils entendent aussi par là l'ordre dans les esprits, la discipline profonde, qui assure le bon fonctionnement, physique aussi bien que psychique, de l'engrenage social. Ils comprennent, du reste, qu'il n'est pas d'ordre uniquement matériel, que c'est dans les esprits que commence l'ordre.
Mais cela étant, il faut encore observer que le concept d'ordre peut être pris dans les deux sens, selon qu'on juge qu'il existe essentiellement dans la constitution profonde des forces sociales ou dans la façon seule dont ces forces se manifestent.
Si l'on estime que l'ordre existe avec d'autant plus de perfection que plus parfaite est la conformité fondamentale dans les âmes, que plus profonde et réelle est la soumission à l'orientation générale de la société où l'on vit, on aboutit à cette conclusion rigoureuse : l'idéal social des défenseurs de l'ordre est une société absolument nivelée, d'où ne peuvent émerger ni homme de valeur ni aristocraties. Car ces hommes de valeur et ces aristocrates agiront, soit dans le sens de l'orientation générale de cette société, soit en sens contraire. S'ils agissent en sens contraire, ils sont, selon le concept d'ordre que nous avons examiné, fauteur d'anarchie et de dissolution. Et s'ils agissent dans le sens de l'orientation sociale, ils agissent soit en la créant, soit en la représentant. Si c'est en la créant, cela suppose que cette société est en majorité faite d'une masse inerte et morte, incapable d'ébaucher une orientation sociale – et dans ce cas, comment ont pu surgir ces hommes de valeur, et ces aristocraties, avec le pouvoir créateur qu'on leur suppose ? Comment, si la société où, par la même hypothèse, ils ne pourraient pas exister ? L'hypothèse n'est plausible que si cette « aristocratie » est constituée d'étrangers ; mais ce n'est sûrement pas un « ordre » imposé par des étrangers que les nationalistes veulent défendre. Si, par ailleurs, ces hommes de valeur et ces aristocraties ne créent pas, mais se contentent de représenter et de diriger une orientation sociale générale, nous nous trouvons devant cette absurdité : des individualités supérieures, donc fortes, qui ne pensent qu'à se soumettre et à s'effacer ; des dirigeants et des autorités ayant la mentalité typique de ceux qui sont commandés et dirigés. C'est à ce répugnant égalitarisme que nous mène le concept de l'ordre sous la première des deux formes possibles.
Mais peut-être n'est ce pas là « l'ordre » que prônent les néomonarchistes. C'est dans le second des deux sens indiqués qu'ils prennent le mot. L'ordre existera donc, non pas dans une uniformisation servile des orientations sociales, mais dans le souci qu'elles se manifestent dans l'ordre. Autrement dit, chaque parti politique doit inscrire à son programme, tacitement ou expressément, le souci de l'ordre.
Les monarchistes ont-ils bien mesuré les conséquences sociales terribles qui découleraient de cette orientation ?
Voyons où nous irions tomber. N'importe quel parti politique aurait, non seulement le souci des théories politiques qui le définissent comme tel, mais le souci de l'ordre. Il doit se soucier tout autant des unes que de l'autre. Car s'il est prêt à sacrifier l'ordre à la réalisation de ses théories politiques, il n'a pas vraiment le souci de l'ordre. Et s'il est prêt à sacrifier à l'ordre ses théories politiques, il n'est pas à proprement parler un parti politique ; si, en effet, il a de telles théories, c'est forcément qu'il les juge essentielles à sa patrie ou à l'humanité, et il ne va pas sacrifier sa patrie ou l'humanité à l'ordre qui, en tout état de cause, ne peut que passer après l'humanité et la patrie. Mais si un parti politique tient aussi vivement à certaines théories et au souci de l'ordre, il est fatalement amené, du fait qu'il a choisi ces théories et non d'autres, à croire que la véritable réalisation de l'ordre ne peut être obtenue que par la véritable réalisation de ces théories. Car il est impensable qu'un parti, qui a le souci de l'ordre, juge que ses principes partisans sont en désaccord avec celui-ci ; dans ce cas là, ou il n'existerait pas, ou ce serait un autre parti. Il s'ensuit que le souci de l'ordre donnera à un parti politique un violent désir de dominer et de s'imposer absolument, puisque sa domination, la domination des principes qu'il représente, est ressentie comme indispensable au maintien de l'ordre. D'où l'on conclut que le souci de l'ordre, dans un parti politique, porte au rouge l'ardeur de ses passions ; et que, par conséquent, dans un pays où tous les partis auraient le souci constant de l'ordre, on connaîtrait constamment le désordre et l'anarchie. C'est même la seule façon d'aboutir à l'anarchie sociale. C'est un état qui provient du souci excessif de l'ordre.
Ainsi le préjugé de l'ordre tombe en loques, le papier dont les néomonarchistes enveloppent leurs théories de contrebande étant déchiré de tous les côtés. Mais si cela peut guider le lecteur, cela ne saurait certes le satisfaire. Il voudra sûrement savoir quelle est, sur ce point, la véritable notion sociologique. Il est facile de la lui faire découvrir.
L'ordre est, dans les sociétés, ce qu'est la santé pour l'individu. Ce n'est pas une chose : c'est un état. Cela résulte du bon fonctionnement de l'organisme, mais ce n'est pas ce bon fonctionnement. L'homme normal ne pense à sa santé que quand il est malade. De même, la société normale ne pense à l'ordre que lorsqu'y survient le désordre. L'homme normal, quand il tombe malade, ne cherche pas seulement à se sentir de nouveau bien portant, mais à attaquer la maladie ; s'il parvient à l'éloigner, sa santé reviendra. Il ne lui servirait à rien de se sentir bien portant, si cette sensation ne provenait pas de l'éloignement définitif de la maladie mais seulement d'une rémission ou de quelque anesthésie. Il en va de même dans la société quand survient le désordre, la société saine cherche tout de suite non à maintenir un ordre, qui peut n'être que provisoire, ou apparent, mais à attaquer le mal qui a produit le désordre. Le souci exclusif de l'ordre est un morphinisme social.
Poursuivons jusqu'au bout cette très juste comparaison. Chez l'individu, le souci constant de sa santé est un symptôme de neurasthénie ou de maladies mentales encore plus graves. Parallèlement, dans la société, le souci de l'ordre est une maladie de l'esprit collectif. Si les arguments que j'ai développé plus hauts n'ont pas réussi à faire pénétrer cette conclusion dans l'âme du lecteur, il peut vérifier entièrement l'hypothèse en se reportant aux conditions sociales où il est né, de nos jours, le souci de l'ordre, et au genre de cerveau où a surgit sa définition.
Il est apparu dans une période troublée et anormale de la politique française, et alors que sévissait en plein la maladie romantisme. C'est une idée typiquement romantique.
Le créateur de cette philosophie, le malheureux du nom d'Auguste Comte, a souffert toute sa vie d'aliénation mentale. 


Le préjugé de l'ordre, 
Fernando Pessoa


31.8.11

Murs blancs peuple muet #1

Nous ouvrons une nouvelle catégorie. Parce que j’éprouve un plaisir tout particulier à découvrir les nouvelles inscriptions sur les murs de la ville que j'arpente. Et je les prends en photo.

Il faut maintenant convaincre Pepette de faire de même à Port-au-Prince

Une première série de Bruxelles.




9.5.11

Jeu Erotique #5 - Le diable empourpré / Episode 4 et fin

« Monte la maintenant » C’est Satan qui dirige le duel. Je fais comme il me regarde ; lui suce son con détrempé, enfonce mon pouce dans son cul, frotte nos sexes l’un contre l’autre. « Regarde comme je la prends, je barbouille mon cul de son écume, enfonce mes ongles dans sa chair opaline, y imprime les traces pourpres de ton regard ». La queue du diable gonfle à nouveau. Je continue de maltraiter consciencieusement le corps de la belle. Je sens mon sexe congestionné, près à éclater à chaque fois que j’effleure la cuisse douce de Martine. J’attends que Satan vienne me décharger. Il s’approche enfin et me prend brusquement sur elle, et à chaque fois qu’il me pénètre, c’est comme s’il rentrait dans un étau. « Fesse moi, fesse moi » je criais. Maintenant je pleure, Martine caresse doucement mes fesses écarlates et endolories. Je ne peux plus me retenir. « Attends, attends encore». Il me prend avec sa langue fourchue et je gicle dans ses yeux.

illustration de Robert Geret

2.5.11

Jeu Erotique #5 - Le diable empourpré / Episode 3

Satan ne dort plus. Il ne pleure plus. Il est furieux. Il déchire ses liens et se jette sur Martine. Ligotée sur la table, les jambes écartées, à la merci du diable... Je reste coite, amusée, et ne réponds pas aux appels à l’aide. Il s’attaque alors à la belle. En un bond il est sur elle, et tout en la baisant, me fait danser du regard. Il enfonce sa queue dans la bouche brulante de Martine. « Salope, pute, chienne ». Bien obéissante elle suce bruyamment la queue du diable. Les éclairs violets accélèrent la cadence ; je danse plus vite pour lui, sans le quitter des yeux. Le cul de Martine englouti son sexe, il l’étrangle doucement, elle jubile . « Baise moi baise moi baise moi». Il saute à terre. Il se branle doucement, l’autre main posée sur le sexe rouge de Martine. Je vois les cheveux roux flamboyants s’approcher. Je recule. Le feu s’avance. Il me propose de jouer avec lui.

illustration de Robert Geret



28.4.11

Jeu Erotique #5 - Le diable empourpré / Episode 2



Nous attachons Satan pour la soirée. Endeuillé, endormi, docile et immobile, nous le déshabillons. Accroupie au-dessus de lui, Martine m’embrasse et glisse ses mains sous mon tee-shirt, elle presse mes seins et me lèche le visage, tire mes cheveux en arrière et lape mon cou. Je retrousse sa jupe, elle déboutonne mon jean. J’enfonce mes doigts dans son sexe trempé qui se contracte. Ses seins frôlent le torse de Satan à chacun de mes va-et-vient. Nous nous attaquons au diable. Je lui lèche les couilles, Martine le prend dans sa bouche. Sa salive coule sur mon visage. Nous le suçons et le frottons jusqu'à qu’il bande. Une fois sa queue bien raide Martine le chevauche en poussant des petits gémissements de petite salope, je lui prend ses seins et frotte mon sexe contre la bouche douce et humide du diable. Elle n’a pas encore passé son tour que notre jouet commence à gémir lui aussi. 


illustration de l'ami Robert Geret


Épisode 3
Pour les retardataires: Épisode 1

26.4.11

Jeu Erotique #5 - Le diable empourpré / Episode 1


(Les contraintes de l'ami Jacques: un bar, un homme qui vient de perdre son père, un somnifère puissant)

Je pousse la porte de chez Martine, il est vautré la tête entre les mains. Il me jette un regard empourpré, ses pupilles sont violettes, je m’assois à coté de ses yeux. Il a les cheveux roux de Satan mais pleure comme un enfant. Son père est mort ce matin « tout seul comme un chien à l’hôpital américain ». Le bar se vide, Martine baisse le rideau de fer et nous sert des Jupiler. Il attrape un de mes seins comme s’il volait une pomme sur un étal. Je le gifle gentiment, Martine rie et nous sert du whisky. J’ai la peau qui palpite, sa maladresse est grisante. Il pleure encore un peu. Martine semble grisée elle aussi. Elle ne porte pas de soutien-gorge, ses seins dansent sous son pull. Porte-elle une culotte ? Elle m’entraine derrière et me propose de jouer avec elle. Quelques grammes de somnifère feront l’affaire. Notre accord est hâtivement signé entre deux baisers. 


illustration de l'ami Robert Geret

11.3.11

Jeu Erotique #4

 Le lieu: un avion
Le personnage : Une femme de 40 ans nymphomane
L’objet : un gilet de sauvetage


Elle s’arrêtait à Amman, rejoindre son mari et ses enfants. Je ne voyais pas son visage, voilé, mais son regard était explicite. A peine installées, déjà passionnée, elle me posait une foule questions, sur la France, l’amour, une façon de vivre européenne. Elle était fascinante, alternant vie de famille et voyages soupapes d’air et de sexe en Europe. Elle me parlait de souvenir, de sexe et buvait discrètement le whisky que je demandais à l’hôtesse. Elle m’a tout de suite plu. J’essayais de deviner son corps avec le peu d’indices que donnait son vêtement : une rondeur, un creux, une courbe. Je brulais sous son regard sensuel, presque indécent alors qu’elle dévorait ostensiblement des yeux mes jambes, mes bras, mon cou, mes cheveux. Elle s’est approchée, comme pour me dire un secret. Tu aimes les femmes. Une question, une affirmation ? Je n’ai su que bredouiller. Tu es très adorable. J’étais dans tous mes états, le whisky faisait effet, j’étais un peu énervée, j’avais envie de fumer une cigarette, je me sentais de plus en plus excitée, je croisais les jambes, c’était intenable, je les décroisais. Et cette femme qui me regarde, je ne peux voir que ses yeux ardents, je voudrais la déshabiller, voir son corps entièrement dénudé, malaxer sa peau de caramel, gouter son odeur un peu aigre, un peu sucrée. Elle a enlevé ses gants. De longues mains fines que j’aurais pu briser. Elle a défait la partie du voile qui cachait des regards son visage. Pommettes hautes, lèvres épaisses et saignantes, nez frémissant, menton triste. Plus âgée que je ne l’imaginais. Elle s’est définitivement rapprochée de mon cou et me chuchotait à l’oreille, que j’étais, adorable donc, et puis belle, que je sentais bon, que tous le monde dormait, qu’elle avait ses mains sous sa robe, que personne ne la voyait mais qu’elle se caressait, qu’elle était toute mouillée, qu’elle avait envie que je me caresse, que j’arrête de faire ma sainte nitouche, que je ferme les yeux. Elle nous a recouverte de couvertures air France, a fait glisser sa main le long de ma cuisse, elle a attrapé mon genou, l’a attiré vers elle, a repoussé l’autre du cote opposé, a remonté ma jupe, sa main était fraiche sur mes cuisses, je frissonnais, je sentais ses ongles rentrer dans ma chair. Elle a craché dans sa main, a commencé à me presser le clitoris. La tension à son comble. Je bois du whisky pour me donner du courage. Elle était un peu tarée. Et à son jeu, je perdais moi aussi les pédales. Je voulais l’étrangler, je pétrissais ses seins, accablais son ventre, brusquais son sexe dévorant d’un doigt, puis deux, puis tous, elle pleurnichait de plaisir, son visage se tordait de joie. Mon sexe essayait d’aspirer ses doigts, j’en voulais plus, mon bassin en avant, puis en arrière, je cherchais ma position de guerrière, j’étais trop basse, trop loin, j’essayais de me surélever avec mes mains, c’est le gilet de sauvetage qui me sauva, je le plaçais sous mes pieds, mon corps se trouva en accord parfait avec les mains de Zeina, qui me fouillait frénétiquement, elle rentra son doigt dans mon cul, elle me faisait jouir avec une facilité déconcertante, j’ai perdu la tête, me suis mise sur la moquette qui me brulait les genoux, je lui léchait son sexe velouté, je frottais le mien contre le gilet de sauvetage avec acharnement essayant d’atteindre un énième orgasme qui explosa. Mes dernières forces capitulèrent. Zeina en voulait encore. Les hôtesses de l’air nous jetèrent des regards furibards. Je m’endormis. 

10.3.11

Jeu Erotique #3



Le lieu


Le personnage

L'objet


  
La même table, comme tous les soirs. J’étais là sans trop savoir pourquoi. Souvenir d’un autre monde, lumières calfeutrées,  champagne pétillant, artifices illuminés et sadiques. J’imaginais tous ces rêves étriqués qui encombraient cette salle. Paris, le cabaret, les plumes, la nuit, le psychédélique de toute la clique.
Je restais fascinée par ces danseuses déguisées, dernières images érotiques d’un monde sans imagination.
A ma table des hommes, beaux, prometteurs... Sur scène des femmes belles, inaccessibles….

Soudain j’aperçus sa bouche parmi les ombres.
Ses lèvres bougeaient moelleusement comme si elle était en train de déguster un fruit, j’apercevais sa langue de temps en temps. Emoustillée, je pris la direction de son menton, rond comme une fesse de femme. Puis je descendis mon regard jusqu’au creux de son cou, j’imaginais son odeur, mélange de vin rouge et de parfum félin.
Les conversations continuaient à ma table, ennuyantes, des hommes beaux prometteurs regardant des femmes belles inaccessibles. Je nous inventais des jeux érotiques. J’imaginais ma langue qui parcourait son cou. Je continuais mon chemin, le creux de son épaule…

Je fus troublée, déconcertée dans mon itinéraire, j’aperçus une masse mécanique. Cette femme m’intriguait. Je la trouvais tellement belle, tellement femme. J’aimais sa robe fendu jusqu’à la moitié de sa cuisse, j’aimais ses longues boucles d’oreilles qui caressaient parfois ses épaules, j’aimais sa façon de fumer du bout des doigts, j’aimais sa bouche brune. Et pourtant je découvrais son bras mécanique, froid et moderne… J’imaginais les milles vies et les milles amants de cette femme dont le dernier lui aurait arraché le bras de désir. Je me demandais si elle avait déjà eu envie d’une femme, si elle avait déjà pris une femme. Je pensais que oui … surement trop belle pour être honnête.
Mon regard se faisait intense et indiscret, elle me démasqua. Elle me sourit, je l’entendis me chuchoter «  vas y continue, déshabille moi, j’aime ce que tu me fais ». Je fus gênée à mon tour et devais trouver un stratagème, plutôt drôle et cynique pour retomber sur mes pieds. Je partis vers le bar, et demandai à ce barman à plumes et paillettes d’apporter une clé de 12 à la femme en noir accompagné de ce mot :
« Me laisseriez vous démonter votre bras ».

J’observais le ballet du barman jusqu’à elle. Conversations toujours ennuyantes. Hommes prometteurs à ma table… Femmes inaccessibles sur la scène. Elle sourit à la lecture du mot, elle déposa la clé au creux de ses seins ronds, et caressa doucement ses tétons qui se durcissaient sous le froid du métal, puis, elle fit descendre la clé jusqu’a la fente de sa robe et me laissa admirer le haut de sa cuisse. Je voulus traverser cette salle, en furie, et réduire en miette tout ce qui se trouverait sur mon passage.

Je désirais furieusement être cette clé, toucher ses seins, ses fesses, je voulais lui arracher sa robe avec mes dents. J’aurais voulu qu’elle me touche à son tour avec son bras froid et métallique, j’aurais voulu l’entendre crier au milieu de ce cabaret qui nous emmurait. J’aurais voulu que nous nous jetâmes dans les plumes et les paillettes, je voulais la sentir, je voulais fourrer mes doigts dans chaque creux de son corps, que nos sexe se collent, que nos clitoris s’entrechoquent l’un contre l’autre, je voulais regarder sa bouche s’entrouvrir, je voulais voir la courbure de ses reins. J’aurais voulu entendre son cri quand elle aurait joui. Je sentais déjà ses doigts s’enfoncer dans ma chair, me griffer, je la sentais s’agripper à moi et me mordre les seins. Je sentais sa langue dans ma bouche, sur mes lèvres, sur mes cuisses. Je la sentais se frotter contre moi, je sentais son odeur, ses cheveux qui masquaient son visage…

Mais je restais là,  à la même table comme tous les soirs. J’étais là sans trop savoir pourquoi.

12.2.11

Jeu Erotique #2




Le lieu: Une voiture
Le personnage: Un jeune puceau
L'objet: Un miroir



Nous allions vite, trop vite. Il voulait me montrer qu’il était un homme. Pourtant il laissait transparaitre tout de sa jeunesse et de son impatience. Cela m’amusait et je me prenais au jeu de la séduction. Je sortis mon miroir et entrepris de me remettre du rouge à lèvres. Je voulais le rendre fou de désir et accentuais chaque geste sensuel à l’extrême. Je sentais son regard anxieux et troublé se poser sur moi, cela m’excitait terriblement. Je le désirais… Je mis ma main sur sa nuque et caressai doucement son cou tout en enfonçant mes ongles dans sa peau. Plus nos corps se rapprochaient, plus il se concentrait sur la conduite, comme pour ne pas donner d’importance à ce qui allait se passer. Je me rendais compte du pouvoir que j’avais sur lui, et prenais plaisir à voir son sexe se gonfler dans son jean troué… Je lui soufflais légèrement dans l’oreille, et posai ma main sur sa cuisse. Il se tourna vers moi comme terrifié. Je faisais semblant de ne pas le voir et gardais ma main bien au chaud au creux de son aine. Il arrêta la voiture, jeta son corps d’adolescent sur mon corps de femme. J’avais envie d’une lutte dans cet espace confiné. Je le repoussais et l’enfonçais bien profond dans son fauteuil, je l’enfourchais pour sentir son sexe dur se coller contre mon clitoris gonflé. Son souffle s’entrecoupait, et une envie goulue se dégageait de lui. Il me renifla, me toucha, me serra, me regarda. Il s’étendit longuement sur mes seins me mordit les tétons, les lécha avec application, les pinça, grossièrement, remplit de la peur des premières fois.

11.2.11

Jeu Erotique #1

RÈGLES DU JEU: Écrire un texte érotique à la première personne. Celle des deux qui n'écrit pas impose librement:
  • le lieux où se déroule l'action,
  • la personne avec qui se déroule l'action (sexe et caractéristique de son choix)
  • un objet qui devra être utilisé de manière érotique.



PREMIER ROUND



Le lieu: Une forêt
Le personnage: Un homme qui parle une langue étrangère
L'objet: Une tartine de fromage de chèvre



J’avais l’alcool triste cette soirée là, je les découvrais odieux, ils s’écoutaient parler et ils avaient des petits paquets de bave séchée aux coins des lèvres. Je suis sortie, j’ai claqué bien fort la porte, et ça m’a apaisé. Il ne faisait plus très chaud mais j’ai enlevé mes chaussures pour marcher pieds nus. J’entrais dans la foret, je sentais l’haleine moite de la terre ; et les arbres respirer. Il était brun, il parlait avec ses mains, il était italien ou bien grec, je n’ai jamais su. Il sortait, inévitablement lui aussi, de la soirée ; mais je préférais croire qu’il sortait de nul part. Il a étendu sa veste sur l’herbe embuée, il ne m’a pas déshabillé, il a juste retroussé ma jupe, il me léchait à travers ma petite culotte, je fermais les yeux et m’appliquais sérieusement : m’imaginer entourée d’autres hommes, italiens et grecs, en train de me caresser, de se caresser, de se branler au-dessus de moi, plusieurs mains me caressant, plusieurs bouches me mordant, je leur parlais dans mes pensées, j’étais grossière et vulgaire. Je sentais poindre l’orgasme, je n’étais plus que tressaillements, je lui tenais résolument la tête, qu’il ne s’arrête pas, qu’il continue et me laisse imaginer mes petites saynètes salaces, pleine de leur foutre imaginaire qui dégouline entre mes seins, sur ma bouche, dans mes cheveux. Il a finit par me retourner, il m’a déconcentré, je le sentais derrière moi, il était lourd et respirait un mélange épicé de sueur, de rhum et de clopes industrielles. J’avais froid, j’ai remis mes chaussures ; on est rentré, j’avais les cuisses qui collaient. On a dormi enlacé sur un matelas une place comme des collégiens. Il ne parlait pas, il me caressait le bras, me serrait la main. J’avais la tète qui tournait. Quand je me réveille, il est debout adossé contre le mur. Il me regarde violemment et il mange. Il est nu, je l’observe, et il bande. Son sexe en érection est gorgée de sang, violacé. J’ai l’impression que sa queue va exploser. Son regard m’excite, il me regarde avec conviction, explore mon corps minutieusement avec ses yeux, presque gravement. Je ne crois pas qu’il m’ait parlé, il m’a juste donné sa tartine et cette fois-ci il a arraché ma culotte. Un peu dans les vapes, je me retrouvais à moitié nue, une tartine de chèvre à la main, la langue d’Andrea, ou bien était-ce Kostas, faisant des aller-retour entre mon cul et mon sexe, et son nez, et ses pommettes, et son menton. J’avais l’impression d’être une star de cinéma. Ça me plaisait pas mal; de me faire lécher au petit-déjeuner, je n’étais pas complètement là, et j’essayais même de me concentrer sur ce que je mangeais. C’était savoureux. Il aimait ça, je l’entendais gémir, je le voyais se tortiller contre le lit. Il glissait ses mains partout. Il m’empoignait les fesses, et délice suprême m’enfonçait ses doigts dans les deux trous à la fois. J’ai cru que j’allais m’étouffer. J’avais l’impression de lui baiser la bouche avec mon sexe, je me pinçais les tétons jusqu'à m’en faire mal. Comme si il n’en avait pas assez de toute ma chair, il se cramponnait, s’agrippait à mon corps comme à une bouée de sauvetage. J’ai jouis désespérément. Puis j’ai finis la tartine ; il me regardait toujours aussi sauvagement, il était beau comme un pirate, avec ses belles lèvres pleines et sucrées et luisantes. C’est certain, s’il avait pu, il m’aurait tartiné de fromage.


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