11.2.11

Jeu Erotique #1

RÈGLES DU JEU: Écrire un texte érotique à la première personne. Celle des deux qui n'écrit pas impose librement:
  • le lieux où se déroule l'action,
  • la personne avec qui se déroule l'action (sexe et caractéristique de son choix)
  • un objet qui devra être utilisé de manière érotique.



PREMIER ROUND



Le lieu: Une forêt
Le personnage: Un homme qui parle une langue étrangère
L'objet: Une tartine de fromage de chèvre



J’avais l’alcool triste cette soirée là, je les découvrais odieux, ils s’écoutaient parler et ils avaient des petits paquets de bave séchée aux coins des lèvres. Je suis sortie, j’ai claqué bien fort la porte, et ça m’a apaisé. Il ne faisait plus très chaud mais j’ai enlevé mes chaussures pour marcher pieds nus. J’entrais dans la foret, je sentais l’haleine moite de la terre ; et les arbres respirer. Il était brun, il parlait avec ses mains, il était italien ou bien grec, je n’ai jamais su. Il sortait, inévitablement lui aussi, de la soirée ; mais je préférais croire qu’il sortait de nul part. Il a étendu sa veste sur l’herbe embuée, il ne m’a pas déshabillé, il a juste retroussé ma jupe, il me léchait à travers ma petite culotte, je fermais les yeux et m’appliquais sérieusement : m’imaginer entourée d’autres hommes, italiens et grecs, en train de me caresser, de se caresser, de se branler au-dessus de moi, plusieurs mains me caressant, plusieurs bouches me mordant, je leur parlais dans mes pensées, j’étais grossière et vulgaire. Je sentais poindre l’orgasme, je n’étais plus que tressaillements, je lui tenais résolument la tête, qu’il ne s’arrête pas, qu’il continue et me laisse imaginer mes petites saynètes salaces, pleine de leur foutre imaginaire qui dégouline entre mes seins, sur ma bouche, dans mes cheveux. Il a finit par me retourner, il m’a déconcentré, je le sentais derrière moi, il était lourd et respirait un mélange épicé de sueur, de rhum et de clopes industrielles. J’avais froid, j’ai remis mes chaussures ; on est rentré, j’avais les cuisses qui collaient. On a dormi enlacé sur un matelas une place comme des collégiens. Il ne parlait pas, il me caressait le bras, me serrait la main. J’avais la tète qui tournait. Quand je me réveille, il est debout adossé contre le mur. Il me regarde violemment et il mange. Il est nu, je l’observe, et il bande. Son sexe en érection est gorgée de sang, violacé. J’ai l’impression que sa queue va exploser. Son regard m’excite, il me regarde avec conviction, explore mon corps minutieusement avec ses yeux, presque gravement. Je ne crois pas qu’il m’ait parlé, il m’a juste donné sa tartine et cette fois-ci il a arraché ma culotte. Un peu dans les vapes, je me retrouvais à moitié nue, une tartine de chèvre à la main, la langue d’Andrea, ou bien était-ce Kostas, faisant des aller-retour entre mon cul et mon sexe, et son nez, et ses pommettes, et son menton. J’avais l’impression d’être une star de cinéma. Ça me plaisait pas mal; de me faire lécher au petit-déjeuner, je n’étais pas complètement là, et j’essayais même de me concentrer sur ce que je mangeais. C’était savoureux. Il aimait ça, je l’entendais gémir, je le voyais se tortiller contre le lit. Il glissait ses mains partout. Il m’empoignait les fesses, et délice suprême m’enfonçait ses doigts dans les deux trous à la fois. J’ai cru que j’allais m’étouffer. J’avais l’impression de lui baiser la bouche avec mon sexe, je me pinçais les tétons jusqu'à m’en faire mal. Comme si il n’en avait pas assez de toute ma chair, il se cramponnait, s’agrippait à mon corps comme à une bouée de sauvetage. J’ai jouis désespérément. Puis j’ai finis la tartine ; il me regardait toujours aussi sauvagement, il était beau comme un pirate, avec ses belles lèvres pleines et sucrées et luisantes. C’est certain, s’il avait pu, il m’aurait tartiné de fromage.


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