26.10.11

Murs blancs peuple muet #4






Vous réjouissez-vous à la pensée du jour prochain où l’on pourra traiter comme des êtres humains les flics qu’il n’aura pas été nécessaire d’abattre sur place ?

Dans ce cas, vous avez compris que :

a) Le flic est le chien de garde du système marchand. Où le mensonge de la marchandise ne suffit pas pour imposer l’ordre, il sort casqué de la cuisse de la classe ou de la caste bureaucratique dominantes.

b) Sans compter le mépris qu’il se porte, le flic est méprisé comme tueur salarié, comme valet de tous les régimes, comme esclave professionnel, comme marchandise de protection, comme clause répressive du contrat économico-social imposé par l’Etat aux citoyens.

c) Partout où il y a Etat, il y a flics. Partout où il y a flics - à commencer par le service d’ordre des manifestations contestataires - il y a l’Etat ou ses ébauches.

d) Toute hiérarchie est policière.

e) Abattre un flic est un passe-temps pour candidats au suicide. Il ne faut s’y résoudre que dans l’autodéfense, dans le mouvement général de liquidation de tout pouvoir hiérarchique.

f) Le bonheur n’est possible que là où l’Etat a cessé d’exister ; où aucune condition de hiérarchisation n’en prépare le retour.

De fait, vous en avez assez du contrôle et de la contrainte, du flic qui vous rappelle que vous n’êtes rien et que l’Etat est tout, du système qui crée les conditions du crime illégal et légalise le crime des magistrats qui le répriment. Vous luttez déjà pour une harmonisation des intérêts passionnels (par la disparition des intérêts économiques et spectaculaires) et pour l’organisation des rapports entre individus par l’abondance des rencontres et la libre diffusion des désirs.

Raoul Vaneigem, Extrait du texte publié par l’Union générale d’éditions, 10/18, en 1974 "De la grève sauvage à l'autogestion généralisée"

4.10.11

Jeu Erotique #6

Les contraintes de notre ami Jacques avaient donné lieu au Diable Empourpré. Il nous fait le grand plaisir de jouer avec nous. 

Une salle de sport, 
une femme en fauteuil roulant, 
un gant de boxe.

Une perle à son poignet, elle observait sans y penser la goutte de sueur qui grossissait. Allongées sous la barre de traction, ses pensées s’écrasaient dans les tubes au néon. Elle s’efforçait d’observer, de répéter ses mouvements. Son corps, tous ses muscles tendus s’attendrissaient pourtant entre les plis de son short où elle gardait derrière ses lèvres le foutre de son homme. Elle s’arrêta.
Lui, à quelques mètres de là, immobile, les yeux clos, la nuque déposée, un gant de boxe glissé sous son crâne, mesurait avec plaisir son sexe diminuer, se dégonflant, se tordant entre l’image d’une beauté un peu vague et celle plus précise d’une limace éventrée.
Aussi, maintenant, tous les deux, dans un miroir sans reflet, sans un regard porté, ils s’imaginaient l’un l’autre, l’un ressentant l’autre.
Elle dit : « tu te souviens de mon accident » Ses membres en morceaux, sa chaire enfoncée.
Il chérissait ce corps qui revenait de l’enfer. Il pensait, mon bel amour tu as connu l’enfer.
Il s’approcha pour la saisir. Elle fit semblant de se crisper. Elle lui dit quelque chose. Un mot de passe, une clef. Son short arraché sec dans un souffle  rose et blanc, sa bite plus solide que jamais ouvre alors son beau trou du cul encore moite.
Ils rirent.


Un supplément

Ils allaient danser sur moi. Et moi je rêvais machinalement, j’avalais l’odeur de sel et de cuir qui fuyait de mes gants. Ils me surprirent. Je me croyais  seule dans la salle de sport. Je compris vite. Ils marchaient sur le même sol, un pacte entre eux était conclu. Déjà  leurs mains m’enlevaient du fauteuil roulant, je me laissais tomber, je ne résistais pas. Lui s’empara de mon dos, elle de mon ventre. Ils me mirent nu. Puis ils m’attaquèrent. Je ne sentais pas leurs dents, je ne sentais pas leurs langues courir sur mes cuisses et se rejoindre par moments, se toucher et repartir mais je sentais le sang qui tournait sous ma peau. Maintenant lui me prenait tandis qu’elle maintenait ma tête sous son cul et moi, malgré moi, je gonflais mon vagin autour de son sexe et poussais mon visage plus profond dans sa chatte. Alors que lui  venait, je sentais d’elle un liquide brûlant me dévorer les yeux et pénétrer ma bouche,Je m’étouffais, j’étais trempée d’urine.
Ils dansèrent  sur moi encore un peu, puis m’abandonnèrent.